27/06/2011

LES MOULINS A VENT DE LA DROITE

Le collectif contre la suppression de 13 postes d'enseignants à Romilly s'était invité au conseil municipal du 23 juin.

- Il avait adressé un voeu au maire afin que le conseil municipal en débatte et se prononce contre ce mauvais coup. Pour toute réponse, E. Vuillemin a fait état de courriers échangés depuis février dernier avec le recteur et l'inspecteur d'académie, ajoutant que l'association des Maires de France, présidée par le député-maire UMP, Jacques Pélissard, faisait tout son possible pour arrêter la désertification scolaire.

- Se disant "effondré" par les suppressions de postes, le maire n'a pas pour autant accepté de mettre aux voix le voeu du collectif, suivi par toute la droite municipale. On aurait été surpris du contraire à entendre Eric-le-fataliste : "plus rien ne peut évoluer, la carte est figée et les lycées et collèges ne sont pas du ressort de la ville". Il ne faut donc pas compter sur la majorité municipale pour défendre les intérêts des lycéens et collègiens de notre ville. Dans ce dossier, elle n'a fait que brasser mollement du vent. Cette inertie est à mettre en parallèle avec d'autres municipalités de gauche qui mouillent la chemise en se battant pied-à-pied contre la casse de l'Education Nationale organisée par le gouvernement.

- Mais qu'attendre d'une municipalité UMP, dont l'adjointe UMP M.-T. Lucas soutient la politique gouvernementale - soutien qu'elle a d'ailleurs clairement affiché par ses votes au conseil d'administration du lycée Joliot-Curie - et la met en oeuvre à Romilly, tout comme au Conseil régional. Joë Triché et Claude Maitrot ont regretté cette situation et poursuivront la bataille engagée avec le collectif.

- Les parents d'élèves de la FCPE, arborant des pancartes "suppressions de postes = municipalité complice", ont bruyamment marqué leur réprobation et applaudi à une sortie de la salle du maire (qui ne doit pas assister aux débats sur le compte administratif). Tout un symbole.

24/06/2011

CONSEIL MUNICIPAL : LA DETTE S'ENVOLE !

Malgré la fermeture de l'aérodrome, à Romilly la dette continue de s'envoler.

- Fin 2009, l'encours de la dette était en hausse de 18,64% par rapport à l'année précédente, après un an et demi de gestion par la droite. Au conseil municipal du 23 juin, la droite municipale a adopté le compte administratif 2010 qui permet de comparer les réalisations aux prévisions et de déterminer les résultats à la clôture de l'exercice. En 2008, la dette par habitant était de 912 € ; depuis l'ère Vuillemin, elle est passée à 1 289 €, soit une hausse de 30% : Romilly bouge. Il n'est pas inutile non plus de comparer avec les communes de même importance où la moyenne est de 941 € par habitant. Autrement dit, à Romilly, la dette par habitant est supérieure de 27% à la moyenne nationale.

- Pourtant, la politique de l'actuelle majorité répond de moins en moins aux besoins et aux attentes concrètes de la population, dans une ville qui compte près de 1 500 chômeurs. Les dépenses de fonctionnement - les dépenses utiles à nos concitoyens - sont en baisse du fait de suppressions de services, de leur baisse de qualité ou de leur maintien, mais en les faisant payer. En fait, le maire gère comme un patron qui se féliciterait de ses bénéfices après avoir procédé à des économies sur le dos de son personnel.

- Autre satisfecit de la majorité, les recettes de fonctionnement progressent. En fait, cette augmentation, qui ne sera d'ailleurs pas pérenne par sa nature, provient essentiellement de la vente du patrimoine immobilier communal. Le compte administratif fait apparaître que 51% des prévisions seulement ont été réalisées : c'est peu glorieux.

- Au sein des services municipaux, les départ à la retraite ne seront pas remplacés, 135 postes restent vacants et les employés communaux ont de moins en moins les moyens de travailler dans de bonnes conditions. D. Prieur, l'adjoint aux finances n'a pas convaincu dans son argumentaire selon lequel la capacité de désendettement progressait et en expliquant que la hausse de la dette était due au recours à l'emprunt. Il a même évoqué des "coupes sombres", ce que G. Allard a "avoué".

- La baisse des impôts, promise par Vuillemin-candidat, est à ranger dans le placard des éphémères promesses de sa campagne électorale. La municipalité se contente aujourd'hui d'une absence d'augmentation, tout à fait relative d'ailleurs. A un moment où les collectivités locales subissent l'austérité des mesures du gouvernement de Nicolas Sarkozy, l'endettement à Romilly a tout pour nous inquiéter.
Dany Bouteiller

16/06/2011

LA DROITE S'ATTAQUE AUX GENS MODESTES

A Romilly, le revenu moyen mensuel par habitant (788 €) est de 29% inférieur à la moyenne nationale.

- Bon nombre de romillons perçoivent le RSA (revenu de solidarité active) qui garantit une augmentation des revenus et complète les ressources de ceux qui tirent de leur travail des ressources limitées. Il s'est substitué au RMI et à l'allocation de parent isolé. Aujourd'hui, la droite, avec notamment Wauquiez et Copé - les voix de leur maître Sarkozy -, fait le forcing pour porter des mauvais coups au RSA sous prétexte de lutter contre "l'assistanat, cancer de la société française". Elle propose donc d'imposer à ces allocataires de travailler gratuitement 5 à 10 heures par semaine pour une collectivité. Les collectivités, à l'image de la ville de Romilly, suppriment des emplois (rémunérés) qu'ils pourraient ainsi remplacer par du travail gratuit ! La pauvreté condamnerait-elle à une peine d'intérêt général ?

- Wauquiez fait de la démagogie nauséabonde lorsqu'il annonce vouloir plafonner les allocations à 75% du SMIC au prétexte qu'un couple sans emploi percevrait dans certains cas plus qu'un couple avec une personne en activité et touchant le SMIC. Si une telle situation peut effectivement se produire, elle est loin d'être la règle pour la majorité des petites gens. D'autre part, la fraude aux allocations mise aussi en avant par la droite représente moins de 1% des prestations sociales versées. En revanche, le travail au noir, organisé pour l'essentiel par les patrons représente une perte pour la sécu estimée entre 6 et 12 milliards d'euros ! Sans parler de la fraude fiscale des riches et des entreprises qui prive l'état de 45 milliards d'euros de recettes.

- Le RSA n'est pas de l'assistanat mais un moyen de survivre pour ceux qui sont au bout du bout. Limiter les minima sociaux à 75% du SMIC contribuerait à maintenir sous le seuil de pauvreté près de 8 millions de personnes en France qui vivent avec moins de 950 euros par mois. Le fond du problème ne consiste pas à opposer ceux qui ont un emploi à ceux qui en cherchent, il réside dans l'extension sans précédent du chômage. Romilly et son bassin en connaissent les méfaits. Mais qui supprime des emplois pour faire encore plus de profits ? En vérité, ces attaques n'ont qu'un seul but : préserver à tout prix un système en crise profonde, en aggravant les souffrances des peuples, et tenter d'assurer le maintien aux affaires de ses représentants politiques, quitte à jouer avec le feu en tenant un discours raccoleur en direction de l'extrême-droite.

- Il s'agit, non pas de stigmatiser de faux coupables, mais de désigner les vrais : le "cancer" de notre système, c'est par exemple la quarantaine de grands patrons français qui ont touché en 2010 l'équivalent annuel de 13 800 RSA (102,5 millions d'euros) de rémunérations brutes, alors que, pour beaucoup, leurs entreprises sont sous assistanat massif de fonds publics. Le cancer, c'est Rollier, le patron de Michelin, qui a augmenté en début d'année son salaire personnel de 505% et celui de ses employés de 1,4% ! Le cancer, ce sont les patrons cumulards et multi-casquettes qui font la chasse aux places dans les conseils d'administrations. Entre 2008 et 2010, la rémunération des administrateurs (jetons de présence) a augmenté de 15%. Les assistés ne sont pas les gens modestes mais les riches qui fraudent, siphonnent les finances publiques, échappent à l'impôt en toute légalité. Eux aussi ont des "devoirs" : le premier étant celui de rendre des comptes sur l'utilisation des fonds publics, le second de contribuer sans aucun passe-droit à la solidarité nationale.

05/06/2011

COUP DE PROJECTEUR SUR L'IMPOT

La déclaration d'impôts sur le revenu est d'actualité. Il nous semble utile de mettre "un coup de projecteur" sur cette question.

- Les impôts, taxes et prélèvements sociaux sont, par essence, l'expression de la solidarité nationale et le ciment de la cohésion sociale par une redistribution des recettes encaissées par l'état ou les collectivités territoriales. Ils permettent de mettre en oeuvre des politiques publiques dans différents domaines : éducation, santé, retraite, services publics, culture, environnement, recherche, emploi, etc.

- Les impôts progressifs ont des taux qui augmentent en fonction des revenus perçus ; les impôts proportionnels sont à taux unique quelque soit le montant des ressources. L'impôt sur le revenu représente 20% des recettes de l'état. 75% des impôts et taxes sont collectés de manière proportionnelle. Les impôts indirects (notamment la TVA, les taxes sur les carburants...) passent souvent inaperçus, mais moins on est riche, plus ils pèsent dans le budget des ménages.

- En diminuant globalement l'impôt sur le revenu, on répartit différemment l'imposition en la faisant supporter essentiellement - et injustement - par les familles. C'est le cas actuellement avec la politique budgétaire de Sarkozy et Baroin.

- Le bouclier fiscal plafonne l'ensemble des impôts à 50% des revenus. Les autres 50% des revenus des familles riches échappent donc totalement à l'impôt. Ce dispositif pour préserver les hauts revenus est en contradiction avec la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen. Le bouclier fiscal concerne 7 676 redevables de l'impôt sur la fortune (ISF) mais comme, si cela ne suffisait pas, 821 d'entre eux ont quitté la France depuis 2008 !

- Les niches fiscales autorisent à déduire certaines dépenses du montant de l'impôt voire de percevoir un crédit. Les plus démunis en profitent le moins. Ces niches représentent pour la nation un manque à gagner de 74,8 milliards d'€ que, compte-tenu de la dette publique et des critères de l'Europe de Maastricht et Lisbonne, il faut bien trouver ailleurs ! Ces niches et autres dispositifs encouragent les riches à se soustraire à l'impôt. Actuellement donc, la fiscalité dans notre pays est très orientée par les dogmes du libéralisme et, en cela donc, particulièrement injuste. Les revenus financiers sont favorisés au détriment des revenus du travail. Contrairement aux dires de la droite, l'efficacité économique ne s'en ressent guère ou très peu.

- Une réforme radicale s'impose : les efforts doivent être équitablement répartis et l'ensemble des revenus participer à la solidarité nationale. Parallèlement, dans un tel cas, il serait possible de réduire les impôts dits "indirects" tels que la TVA, la TIPP... Il y a donc des solutions pour assurer à la nation des moyens permettant une juste répartition et une forte implication publique dans la réponse et la satisfaction des besoins de nos concitoyens.
Dany Bouteiller