29/08/2009

PISCINE : QUEL EMPLACEMENT ET QUELLE GESTION ?

6 098 bassins de natation, 36 000 communes, 62 millions d’habitants, soit une piscine pour 6 communes et 13 777 habitants dont plus de la moitié sont découvertes, donc utilisables une partie assez courte de l’année.

- A Romilly, nous savons tous qu’elle a été fermée suite à une problématique de vétusté (officiellement de sécurité) sans véritable concertation ! La décision finale concernant l’emplacement de la nouvelle piscine ne saurait tarder et les élus s’activent sur l’étude qui leur a été remise. Restauration/extension sur le site actuel ou centre aquatique à la Belle-Idée ? Malgré un sondage effectué par la municipalité et le fait qu’une grande majorité de la population romillonne s’est prononcée pour la restauration, il est à craindre que l’emplacement choisi soit celui de la zone commerciale de la Belle-Idée.

- Si cette dernière option était retenue par les communautés de communes et la ville de Romilly, il est à craindre qu’elles concèdent la gestion au privé par souci de rentabilité… au détriment des associations sportives, voire des scolaires, qui seraient aussi contraints à des navettes de transports coûteuses réduisant la durée des cours ! En effet, les clubs organisant des pratiques aquatiques : natation compétitive, plongée, bébés nageurs etc, se trouvent de fait d’abord confrontés au problème de l’obtention d’un équipement, de lignes d’eau pour développer leur activité. Facilité pour les uns, contrainte pour d'autres, le paysage de l’utilisation des piscines pour les associations sportives est loin d’être uniforme. Des contraintes d’existence d’une piscine sur un territoire donné, aux contraintes de gestion et d’organisation de ces mêmes territoires, communes, communauté de communes, délégation de service public, partage entre les heures d’ouvertures au public, aux scolaires et aux associations, la problématique des piscines est devenue pour certain un véritable casse-tête.

- Equipement coûteux par excellence, la gestion des piscines est une question épineuse pour les collectivités territoriales. Les réponses apportées sont souvent assujetties à des impératifs de rentabilité. Outre la présence de personnel, la piscine est coûteuse en entretien même si, à la différence des stades ou gymnases, ce sont des établissements ouverts au public avec des recettes avec les entrées payantes. A l’heure où les crédits des collectivités territoriales connaissent une baisse sans précédent, les comptes sont vite faits : moins d’ouverture au public = moins de recettes ; raisonnement simpliste, mais qui oriente aujourd’hui la gestion de ces équipements sur la voie de la rentabilité financière.

Au nom de la rentabilité
- Illustration avec la piscine de Mourenx (Pyrénées-Atlantiques - notre photo) qui est gérée par la société privée « Vert Marine » où la mairie ne dispose que de 4 journées par an pour des projets exceptionnels. En janvier 2008, une fédération affinitaire a organisé une compétition sur deux jours. Une journée a pu être obtenue sur les quatre du quota de la mairie et pour la seconde la fédération a été obligée de débourser la somme de 1 500 € !

- Au-delà du coût financier, non négligeable, cette expérience est révélatrice d’un modèle sportif qui ne repose plus sur la dynamique et l’animation d’une vie associative fédérée, la société « Vert Marine » organisant également les activités au sein de l’équipement : école de natation, bébés nageurs, aquagym, soirées à thèmes etc. Un modèle qui, dans un contexte financier difficile, laisse craindre que les projets de clubs, apprentissage, bien être aquatique, découverte, se voient un jour relégués au second plan au nom de cette "sacro-sainte" rentabilité !
Christian Barthélemy